Dossier Superbowl LIII – Présentation de la finale
17 ans après le Superbowl XXXVI remporté par les Patriots face aux Rams, les deux équipes se retrouvent en finale. Entre temps, les deux franchises ont pris des chemins très différents. D’un côté, les Patriots démarraient en février 2002 une période de domination inégalée et fondaient une dynastie toujours en place. Dans le même temps, le « Greatest Show on Turf » est mort et les Rams sont tombés dans les oubliettes, jusqu’au retour à Los Angeles et l’arrivée de Sean McVay. Dimanche, les Rams ont l’occasion de prendre leur revanche et de retrouver les sommets.
Informations sur le Superbowl LIII
- Où : Mercedes-Benz Stadium, Atlanta (Georgia)
- Quand : 4 février 2019 à 00h30 (heure française)
- Qui : New England Patriots vs Los Angeles Rams
- Diffusion : CBS aux Etats-Unis / TF1 et Bein Sports en France
- Show de la mi-temps : Maroon 5, Travis Scott, Big Boi
- Prix des 30 secondes de pub : plus de 5 millions de $
Précédemment dans la saison
Parcours des deux finalistes
| New England Patriots | Los Angeles Rams |
Bilan | 11-5 (1er AFC East) | 13-3 (1er NFC West) |
Rang | 2ème conférence AFC | 2ème conférence NFC |
Demi-finale de conférence | W 41-28 face aux Chargers | W 30-22 face aux Cowboys |
Finale de conférence | W 37-31 face aux Chiefs | W 26-23 face aux Saints |
Comparaison des équipes
| New England Patriots | Los Angeles Rams |
Attaque |
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Points marqués par match | 27.2 (4è) | 32.9 (2è) |
Yards gagnés par match | 393.4 (5è) | 421.1 (2è) |
Yards gagnés dans les airs par match | 266.1 (8è) | 281.7 (5è) |
Yards gagnés au sol par match | 127.3 (3è) | 139.4 (3è) |
Défense |
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Points encaissés par match | 20.3 (7è) | 24.0 (20è) |
Yards alloués par match | 359.1 (21è) | 358.6 (19è) |
Yards alloués dans les airs par match | 246.4 (22è) | 236.2 (14è) |
Yards alloués au sol par match | 112.7 (11è) | 122.3 (23è) |
LLeaders statistiques
New England Patriots |
| Los Angeles Rams |
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Passing |
| Passing |
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Tom Brady | 65.8%, 4 355 yards, 29 TD, 11 INT, 97.7 rating | Jared Goff | 64.9%, 4 688 yards, 32 TD, 12 INT, 101.1 rating |
Rushing |
| Rushing |
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Sony Michel | 931 yards, 4.5 YPA, 6 TD | Todd Gurley | 1 251 yards, 4.9 YPA, 17 TD |
Receiving |
| Receiving |
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Julian Edelman | 74 réceptions, 850 yards, 6 TD | Robert Woods | 86 réceptions, 1 219 yards, 6 TD |
James White | 87 réceptions, 751 yards, 7 TD | Brandin Cooks | 80 réceptions, 1 204 yards, 5 TD |
Sacks |
| Sacks |
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Trey Flowers | 7.5 sacks | Aaron Donald | 20.5 sacks |
Plaquages |
| Plaquages |
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Kyle Van Noy | 92 plaquages | Cory Littleton | 125 plaquages |
Interceptions |
| Interceptions |
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Duron Harmon | 4 interceptions | John Johnson | 4 interceptions |
L’expérience ou l’innovation
Ce qui fait évidemment les gros titres sur ce match est un choc entre générations. D’un côté, les Patriots arrivent avec leur duo de légendes, Bill Belichick et Tom Brady, qui compte 9 Superbowls dont 5 titres en 17 ans. De l’autre, les Rams débarquent avec les idées novatrices de Sean McVay et un jeune quarterback en Jared Goff.
Maître du coaching et stratège hors pair, Bill Belichick règne sur la NFL depuis de nombreuses années maintenant. A 66 ans, il est dans une ligue à part et restera dans l’histoire comme l’un des meilleurs coachs. Une place au Hall of Fame l’attend. Une cathédrale où Sean McVay pourrait bien le rejoindre s’il continue sur la lancée de son début de carrière tonitruant. Car à 33 ans, le coach des Rams est le plus jeune de l’histoire du Superbowl, et il est en train de participer à une petite révolution en NFL. Belichick a évidemment l’avantage du fait de son expérience et de sa capacité à repousser tous les challenges qui lui sont présentés, mais McVay a montré qu’il n’avait peur de pas grand chose et il arrivera avec quelques coups novateurs dimanche.
| Bill Belichick | Sean McVay |
Age | 66 ans | 33 ans |
Expérience comme coach principal | 24 ans | 2 ans |
Bilan | 261-123 (68% de victoire) 225-79 (74%) avec les Patriots | 24-8 (75% de victoire) |
Bilan en playoffs | 41-30 (73.2% de victoire) 39-29 (74.4%) avec les Patriots | 2-1 (66.7% de victoire) |
Titres de conférence | 9 | 1 |
Superbowls gagnés | 5 | 0 |
En ce qui concerne le duel des quarterbacks, l’écart d’expérience est également impressionnant. A 41 ans, Tom Brady est surement le meilleur QB de l’histoire (je laisse toujours le débat ouvert), et il continue de jouer à haut niveau et de mener son équipe au Superbowl. Après tout, il compte déjà 5 titres et 4 trophée de MVP de la finale. Habitués des joutes à ce niveau, il l’a encore prouvé au tour précédent en ayant le dernier face à Patrick Mahomes. Son niveau de compétitivité et sa science du jeu sont inégalés en NFL. L’expérience à ce niveau manque à Jared Goff, qui n’avait que 7 ans lorsque Brady remportait son premier Superbowl. Mais à 24 ans, le QB des Rams s’est souvent montré performant comme chef d’orchestre de cette attaque aux concepts novateurs. A 24 ans, il est le plus jeune QB de l’histoire à jouer un Superbowl, et il est prêt à écrire l’histoire.
| Tom Brady | Jared Goff |
Age | 41 | 24 |
Superbowls gagnés | 5 | 0 |
Pro Bowls | 14 | 2 |
Matchs joués (titulaire) | 267 | 38 |
Bilan | 207-60 | 24-14 |
Matchs en playoffs | 39 | 3 |
Bilan en playoffs | 29-10 | 2-1 |
Yards en carrière | 70 514 | 9 581 |
Touchdowns – Interceptions | 517 – 171 | 65 – 26 |
Les Rams savent ce qu’il faut faire pour ralentir Brady et les Pats
Chaque année lors des playoffs, les mêmes idées font leur apparition, à savoir qu’il faut mettre la pression sur Tom Brady pour ralentir les Patriots. Sauf que plus souvent que non, le QB des Patriots se retrouve à soulever le trophée Lombardi. En revanche, lorsqu’il n’y est pas parvenu, c’est parce qu’il avait trouvé des adversaires capables de venir le gêner. Voici quelques exemples :
- Lors de la saison 2015-2016, les Patriots chutent face aux Broncos en finale de conférence AFC. Von Miller, DeMarcus Ware et Malik Jackson avaient constamment mis la pression sur Brady ce jour là (4 sacks, 17 QB hits), pour envoyer Denver au Superbowl 50.
- De même, les deux victoires des Giants ne sont pas seulement expliquées par des actions incroyables. Lors des deux rencontres, les G-Men avaient réussi à souvent gêné le QB des Patriots.
- On peut même revenir au dernier Superbowl remporté par New England, il y a deux ans. Avant de réussir un comeback épique, Tom Brady avait souvent pris la pression des Falcons, et notamment de Grady Jarrett qui s’était offert 3 sacks avant de s’essouffler comme sa défense.
Il y a donc des exemples concret de match où le succès est venu grâce à la pression mise sur Tom Brady. Mais encore faut-il y arriver. Lors des deux premiers matchs de playoffs de New England, le QB a eu la vie plutôt tranquille puisqu’il n’a pas été sacké une seule fois et il ne s’est pris que 3 coups. Des chiffres assez incroyables quand on sait que les Chiefs et les Chargers avaient totalisé respectivement 53 et 37 sacks durant la saison régulière. Il y a deux raisons. La première est la solidité de la ligne offensive des Patriots, qui est l’une des meilleure de la ligue cette année. Même le Left Tackle Trent Brown, qui était irrégulier lors de la saison régulière, se montre très performant en playoffs. La deuxième raison est la rapidité d’exécution de Tom Brady, qui lance souvent la balle avant même que le pass-rush n’ait le temps d’arriver. Face aux linebackers des Rams, James White, Julian Edelman et Rob Gronkowski auront des chances de remporter leurs duels et ainsi d’être rapidement disponibles pour leur QB.
Pour réussir à ralentir Tom Brady, les Rams ont peut-être l’arme ultime en Aaron Donald. Leader de NFL avec 20.5 sacks cette saison, le défenseur de Los Angeles va surement conserver son titre de meilleur défenseur de la ligue. Capable de prendre le contrôle d’un match malgré des doubles ou triples couvertures, il sera l’une des clés de ce match. S’il parvient à aller mettre la pression depuis l’intérieur, alors Brady aura des difficultés. Au contraire, s’il est contenu, les Rams auront du mal à perturber le QB des Pats avec seulement Ndamukong Suh ou Dante Fowler. Il faudra ainsi suivre de prêt le duel entre Donald (et Suh) et l’intérieur de la ligne offensive de New England (Mason, Andrews, Thuney).
Les Patriots voudront mettre le match dans les mains de Jared Goff
On le sait, les Rams centrent leur attaque autour du jeu au sol. En installant leur jeu de courses et en utilisant les fameuses « Run Pass Option (RPO) », Sean McVay parvient à gérer le tempo des matchs et à contrôler la balle. Cela permet aussi de libérer des options dans le jeu aérien, notamment en faisant redescendre des safety. Si Todd Gurley est en forme, il sera le point central de l’attaque, mais les Pats doivent également se préparer contre C.J Anderson, qui est plus un vrai running-back, efficace à l’intérieur. Le fait d’avoir deux joueur en forme sur son backfield permet à McVay de varier les schémas et ainsi brouiller les pistes. On peut parier que Belichick va vouloir limiter l’impact des RB de Los Angeles et forcer Jared Goff à prendre ses responsabilités. En gros, il veut voir si Jared Goff est capable d’aller gagner le match.
Aussi performant soit-il depuis deux saisons, le QB des Rams reste jeune et peu expérimenté, surtout à ce niveau. De plus, il est très dépendant des consignes de Sean McVay, qui lui transmet notamment les alignements défensifs adverses dans l’oreillette. Rappelons que les coachs peuvent communiquer avec les QB jusqu’à 15 secondes avant le snap. Belichick le sait, et il essaiera surement de limiter les indices donnés par sa défense avant les 15 dernières secondes, afin de limiter l’apport de McVay et de tenter de forcer des erreurs du QB.
Mais aussi bon Belichick soit-il, il est difficile d’éteindre complètement une attaque avec autant de talent. Jared Goff commence a bien connaître le système et il sait que plusieurs matchups seront favorables. Ainsi, Stephon Gilmore devrait défendre sur Robert Woods, ce qui signifie qu’il devra régulièrement aller sur le slot, un poste qu’il n’affectionne pas autant que l’extérieur. De même, un safety sera surement envoyé en renfort pour aider à défendre sur Brandin Cooks, ouvrant des possibilités ailleurs. Ce qu’il faut, c’est que Jared Goff fasse les bons choix et réussisse les quelques actions clés nécessaires. Il a déjà montré qu’il était capable de le faire, comme par lorsqu’il a humilié des Vikings avec 465 yards et 5 touchdowns en septembre. Mais il peut aussi être à côté de ses pompes, comme lors des deux défaites consécutives face aux Bears et aux Eagles. Jared Goff est surement le facteur X des Rams et du match, et le résultat pourrait être défini en fonction de la version du QB qui sera présent à Atlanta dimanche.