Les meilleures Drafts de l'histoire – 1. La Draft 1983
La meilleure Draft de l’histoire est souvent associée à la classe historique de Quarterbacks, car pas moins de 6 QB ont été pris au 1er tour cette année-là. Mais la Draft 1983 va bien plus loin, avec des talents générationnels à de nombreuses positions. Des noms comme John Elway, Eric Dickerson ou encore Dan Marino et Richard Dent résonnent encore aujourd’hui en NFL, preuve de la trace laissée par cette cuvée 1983.
Le 1er tour
* Stats : Pro Football Reference
Tour | Choix | Equipe | Joueur | Position | Matchs | Saisons titulaires |
All-Pro | Pro Bowl |
1 | 1 | BAL | John Elway | QB | 234 | 16 | 0 | 9 |
1 | 2 | LAR | Eric Dickerson | RB | 146 | 10 | 5 | 6 |
1 | 3 | SEA | Curt Warner | RB | 100 | 6 | 0 | 3 |
1 | 4 | DEN | Chris Hinton | OT | 177 | 11 | 1 | 7 |
1 | 5 | SD | Billy Ray Smith | LB | 126 | 7 | 0 | 0 |
1 | 6 | CHI | Jimbo Covert | OT | 111 | 7 | 2 | 2 |
1 | 7 | KC | Todd Blackledge | QB | 46 | 0 | 0 | 0 |
1 | 8 | PHI | Michael Haddix | RB | 120 | 3 | 0 | 0 |
1 | 9 | HOU | Bruce Matthews | OG | 296 | 19 | 7 | 14 |
1 | 10 | NYG | Terry Kinard | DB | 121 | 8 | 0 | 1 |
1 | 11 | GB | Tim Lewis | DB | 51 | 2 | 0 | 0 |
1 | 12 | BUF | Tony Hunter | TE | 47 | 2 | 0 | 0 |
1 | 13 | DET | James Jones | FB | 135 | 6 | 0 | 0 |
1 | 14 | BUF | Jim Kelly | QB | 160 | 11 | 1 | 5 |
1 | 15 | NE | Tony Eason | QB | 90 | 3 | 0 | 0 |
1 | 16 | ATL | Mike Pitts | DT | 169 | 7 | 0 | 0 |
1 | 17 | STL | Leonard Smith | DB | 138 | 8 | 0 | 0 |
1 | 18 | CHI | Willie Gault | WR | 170 | 9 | 0 | 0 |
1 | 19 | MIN | Joey Browner | DB | 145 | 7 | 3 | 6 |
1 | 20 | SD | Gary Anderson | RB | 111 | 4 | 0 | 1 |
1 | 21 | PIT | Gabe Rivera | DT | 6 | 0 | 0 | 0 |
1 | 22 | SD | Gill Byrd | DB | 149 | 10 | 0 | 2 |
1 | 23 | DAL | Jim Jeffcoat | DE | 227 | 8 | 0 | 0 |
1 | 24 | NYJ | Ken O’Brien | QB | 129 | 7 | 0 | 2 |
1 | 25 | CIN | Dave Rimington | C | 86 | 6 | 0 | 0 |
1 | 26 | LAI | Ron Mosebar | C | 173 | 11 | 0 | 3 |
1 | 27 | MIA | Dan Marino | QB | 242 | 16 | 3 | 9 |
1 | 28 | WAS | Darrell Green | DB | 295 | 15 | 1 | 7 |
Le 1er choix – John Elway
Pris en 1ère position en 1983 par les Colts, John Elway n’a pourtant jamais joué à Baltimore. Réticent à l’idée de porter les couleurs de l’équipe bien avant la Draft, il s’est appuyé sur le baseball pour demander un transfert. En effet, Elway était également prometteur dans ce sport et membre des New York Yankees. Le propriétaire de la franchise New Yorkaise voulait d’ailleurs qu’il joue à plein temps au baseball. Elway et son agent ont donc joué sur cette possibilité de quitter le football pour réussir à obtenir le transfert du QB à Denver, où il passera les 16 ans de sa carrière professionnelle. Il a réussi à mener les Broncos à 5 Super Bowl, et en perd 3 avant de réaliser un doublé en 1997 et 1998. Il est élu MVP du Super Bowl pour ce qui sera son dernier match. Elway était le QB avec le plus de victoires (148) dans l’histoire de la NFL lorsqu’il a pris sa retraite en 1999 (il a depuis été dépassé par Favre, Manning et Brady). En 2004, dès sa première année d’éligibilité, il est entré au Hall of Fame. Depuis 2011, il est revenu au club et occupe le poste de Manager Général.
Statistiques de sa carrière NFL
- 51 475 yards
- 300 touchdowns (226 interceptions)
- 9 passer rating
- 2 Superbowls remportés (5 joués)
- 1 MVP du Superbowl
- 1 trophée de MVP (1987)
- 1 sélection All-Pro (1987)
- 9 Pro Bowl
[Vidéo : « The Drive », le fabuleux drive de 98 yards et 5 minutes pour égaliser face à Cleveland lors de la finale de conférence AFC en 1986]
Le 1er tour en chiffres
6. Comme le nombre de Quarterbacks pris au 1er tour, un record.
La Draft 1983 est notamment connue pour sa classe de Quarterbacks, puisque 6 ont été pris au 1er tour. 4 de ces 6 QB ont joué un Super Bowl (5 pour John Elway, 4 pour Jim Kelly, 1 pour Dan Marino et Tony Eason) mais seul Elway a réussi à le remporter.
A l’image de John Elway, Jim Kelly ne voulait pas vraiment jouer pour les Buffalo Bills. Il a ainsi décidé de rejoindre l’USFL et l’équipe des Houston Gamblers pendant 2 saisons. Et alors qu’il allait jouer pour les New Jersey Generals d’un certains Donald Trump, l’USFL a disparu. Il a finalement rejoint la NFL et les Bills en 1986. A Buffalo, il emmènera la franchise à un record de 4 Superbowl consécutifs, mais il terminera du côté des perdants à chaque fois. All Pro en 1991 et 5 fois Pro Bowler, il mène son équipe en playoffs à 8 reprises (sur 11 saisons). Retraité en 1996, il quitte la NFL avec 35 467 yards, 237 touchdowns (175 interceptions) et un passer rating de 84.4. Il est entré au Hall of Fame en 2002.
Même s’il n’a jamais remporté de Superbowl, Dan Marino est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs quarterback de l’histoire. Pro Bowler dès sa saison rookie, il retrouvera le match des étoiles à 9 reprises au cours de sa carrière. Marino mène les Dolphins en playoffs lors de 10 de ses 17 saisons et atteint le Superbowl XIX, quelques jours après avoir remporter le trophée de MVP (1984) où il doit s’incliner face aux 49ers de Joe Montana. Il prend sa retraite en 1999 et voit son numéro 13 retiré l’année suivante par les Dolphins. En 2005, il entre au Hall of Fame dès sa première année d’éligibilité.
7. Comme le nombre de Hall of Famers.
En plus des Quarterbacks John Elway, Jim Kelly et Dan Marino, 4 autres joueurs de cette Draft 1983 sont aujourd’hui immortalisés à Canton. Trois d’entre eux ont également été pris au premier tour, Eric Dickerson (2ème choix), Bruce Matthews (9ème choix), et Darrell Green (28ème choix). Le 7ème joueur est Richard Dent, mais on reviendra plus tard sur lui.
Sélectionné en 2ème position par les Los Angeles Rams, Eric Dickerson a rapidement montré l’ampleur de son talent. Elu meilleur rookie offensif de la saison 1983, il établit le record de yards au sol pour un rookie avec 1808, un chiffre qui tient toujours aujourd’hui. L’année suivante, en 1984, il passe un nouveau cap en passant la barre des 100 yards à 12 reprise et en totalisant 2 105 yards en fin de saison. Dans les deux cas, il fait sauter les records d’O.J Simpson. Après des problèmes liés à son contrat et la grève de 1987, il part pour Indianapolis, où il mènera la NFL avec 1 659 yards l’année suivante. Sa fin de carrière est plus compliquée avec de nouveaux problèmes de contrat et des blessures. Il passe par les Raiders et les Falcons. En 2017, il signe un contrat de 1 jour pour prendre officiellement sa retraite comme membre des Rams. Avec 13 259 yards et 90 TD à la fin de sa carrière, il a gagné le droit de rejoindre le Hall of Fame, dès sa première année d’éligibilité en 1999. Il travaille actuellement chez Fox Sports comme analyste.
Sélectionné en 9ème position par les Houston Oilers, qui sont ensuite devenu les Tennessee Oilers puis les Tennessee Titans, Bruce Matthews était un phénomène. Il n’a jamais manqué un match pour blessure et termine sa carrière avec 296 matchs joués pour sa franchise. Autre particularité impressionnante, il a joué sur les 5 postes de la ligne offensive. En NFL de 1983 à 2001, il est 9 fois All-Pro et 14 fois Pro Bowler, ce dernier chiffre étant un record qu’il partage avec 3 joueurs. Il entre au Hall of Fame en 2007, et a eu quelques expériences de coaching entre 2009 et 2013 avec les Texans et les Titans. Il est l’oncle de Clay Matthews (LB des Packers) et le père de Jake Matthews (OL des Falcons).
Sélectionné avec le dernier choix du 1er tour par les Washington Redskins, Darrell Green est vu comme l’un des plus grands cornerbacks de l’histoire, et est notamment connu pour sa longévité incroyable au plus haut niveau et sa vitesse impressionnante. Il prend sa retraite en 2003, à 42 ans, après 20 saisons et 295 matchs joués, totalisant 54 interceptions dont 6 touchdowns. Les 4 chiffres sont toujours des records de franchise à Washington. Il gagne 2 Superbowls avec les Redskins, est 4 fois All-Pro et participe à 7 Pro Bowl. Il entre au Hall of Fame en 2008.
Les loupés du 1er tour
Todd Blackledge (QB)
Un des six quarterbacks pris au 1er tour, Todd Blackledge est pris en 7ème position (2ème QB) par Kansas City. Il arrivait alors de Penn State, où il avait été titulaire pendant 3 ans, avec un titre national à la clé et un trophée de meilleur QB du pays (1982). Il restera 5 ans avec les Chiefs avant de terminer sa carrière à Pittsburgh, ne jouant que 46 matchs au total. Il est actuellement coach de basket dans son ancien lycée dans l’Ohio.
Gabe Rivera (DT)
Le cas Gabe Rivera est particulier, car ce n’est pas un loupé sportif mais plutôt une tragédie. Grâce à une superbe carrière universitaire (4 ans à Texas Tech), Rivera fait aujourd’hui partie du College Hall of Fame. Lors de la Draft 1983, les Steelers décident de ne pas prendre Dan Marino, jeune héros local, et choisissent Rivera. Mais alors qu’il commençait à se faire une place, le DT est victime d’un accident de voiture (il était en état d’ébriété) et en ressort paralysé. Un destin de Hall of Famer brisé dès sa première saison.
La pépite de la Draft 1983 – Richard Dent (DE)
- 8ème tour – 203ème choix, Chicago Bears
- 203 matchs – 1 All Pro – 4 Pro Bowls – Hall of Fame
Il y a de nombreux exemples de très bons joueurs oubliés lors des premiers tours de Draft, mais Richard Dent est surement l’un des plus grands. Pris en 203ème position (8ème tour), rien ne laissait imaginer qu’il serait un jour MVP d’un Superbowl et membre du Hall of Fame. Excellent pass-rusher, Dent faisait donc partie de la grande défense des Bears dans les années 80. En 1984, il totalise 17.5 sacks, un record de franchise toujours d’actualité, et enchaîne avec 17 de plus la saison suivante. Dans la foulée, il est élu MVP du Superbowl XX grâce à une énorme performance (1.5 sacks, 2 fumbles forcés). Il remportera une autre bague de champion lors de sa seule saison avec les 49ers, où il a peu joué à cause d’une blessure. Richard Dent prend sa retraite en 1997 avec 137.5 sacks, soit le 3ème meilleur total à ce moment derrière Reggie White et Bruce Smith (9ème aujourd’hui). Il entre au Hall of Fame en 2011.
Les autres bons coups
Henry Ellard (WR)
- 2ème tour – 32ème choix, Los Angeles Rams
- 228 matchs – 2 All Pro – 3 Pro Bowls
Henry Ellard a principalement joué pour les Rams mais a également brillé avec les Redskins. Il totalise 7 saisons avec plus de 1 000 yards et termine sa carrière avec 13 777 yards (3ème meilleur total de l’histoire au moment de sa retraite).
Roger Craig (RB)
- 2ème tour – 49ème choix, San Francisco 49ers
- 165 matchs – 1 All Pro – 4 Pro Bowls
Roger Craig aimait les playoffs puisqu’il ne les a jamais manquées. Rapidement titulaire à San Francisco, il marque 12 touchdowns comme rookie. Après la saison suivante, il remporte sa première bague de champion lors du Superbowl XIX face aux Dolphins, où il totalise 135 yards (58 au sol, 77 dans les airs) et devient le premier joueur à marquer 3 TD en finale. En 1985, il continue dans les premières en passant les 1 000 yards aussi bien au sol que dans les airs. Craig gagnera deux autres titres avec les 49ers. Il gagne 171 yards lors du succès sur les Bengals lors du Superbowl XXIII, et totalise 103 yards et 1 TD lors de la victoire sur les Broncos lors du Superbowl XXIV. Il prend sa retraite en 1993 avec 8 189 yards au sol, 4 911 de plus dans les airs et 73 touchdowns au total.
Albert Lewis (DB)
- 3ème tour – 61ème choix, Kansas City Chiefs
- 224 matchs – 2 All Pro – 4 Pro Bowls
Albert Lewis a passé 11 ans à Kansas City avant de finir sa carrière chez les Raiders. Très grand et rapide, il totalise 20 interceptions sur ses 4 premières saisons. Les équipes l’ont ensuite évité au maximum. Vu comme l’un des grands cornerbacks de ce sport, il a reçu les louanges d’un certains Jerry Rice qui a dit que Lewis était « le CB le plus résistant qu’il ait rencontré ». 3 fois All-Pro et 4 fois Pr Bowler au sommet de sa carrière (entre 1987 et 1990), il prend sa retraite en 1998 avec 42 interceptions au compteur.
Karl Mecklenburg (LB)
- 12ème tour – 310ème choix, Denver Broncos
- 180 matchs – 3 All Pro – 6 Pro Bowls
Pris encore plus loin que Richard Dent, le linebacker est devenu un joueur important de la défense des Broncos dans les années 80. 6 fois Pro Bowler, il a bien aidé son équipe grâce à ses qualités de pass-rusher. Lorsqu’il a pris sa retraite en 1994, il pointait à la deuxième place dans l’histoire de la franchise avec 79, derrière Simon Fletcher (97.5). Il a depuis été dépassé par Von Miller (83.5). D’un côté un peu moins positif, Mecklenburg a subi de nombreuses commotions durant sa carrière, et il a avoué souffrir de problèmes de santé aujourd’hui à cause des coups reçus.