Les meilleures Drafts de l'histoire – 5. La Draft 1969
La Draft 1969 est la troisième et dernière en commun entre la NFL et l’AFL. O.J Simpson sort en 1er cette année-là et est aujourd’hui l’un des 5 Hall of Famers issus de cette classe. Cette Draft mérite sa place dans le top 5, notamment grâce à sa densité exceptionnelle.
Le 1er tour
** Stats : Pro Football Reference
Tour | Choix | Equipe | Joueur | Position | Matchs | Saisons titulaire | AP | PB |
1 | 1 | BUF | O.J Simpson | RB | 135 | 11 | 5 | 6 |
1 | 2 | ATL | George Kunz | OT | 129 | 9 | 1 | 8 |
1 | 3 | PHI | Leroy Keyes | DB | 48 | 3 | 0 | 0 |
1 | 4 | PIT | Joe Greene | DT | 181 | 12 | 5 | 10 |
1 | 5 | CIN | Greg Cook | QB | 12 | 1 | 0 | 0 |
1 | 6 | BOS | Ron Sellers | WR | 52 | 4 | 0 | 1 |
1 | 7 | SF | Ted Kwalick | TE | 108 | 3 | 1 | 3 |
1 | 8 | LAR | Larry Smith | RB | 72 | 2 | 0 | 0 |
1 | 9 | SD | Marty Domres | QB | 90 | 2 | 0 | 0 |
1 | 10 | LAR | Marty Seymour | WR | 31 | 1 | 0 | 0 |
1 | 11 | MIA | Bill Stanfill | DE | 109 | 7 | 1 | 5 |
1 | 12 | GB | Rich Moore | DT | 20 | 1 | 0 | 0 |
1 | 13 | NYG | Fred Dryer | DE | 176 | 11 | 0 | 1 |
1 | 14 | CHI | Rufus Mayes | OT | 139 | 7 | 0 | 0 |
1 | 15 | HOU | Ron Pritchard | LB | 106 | 6 | 0 | 0 |
1 | 16 | SF | Gene Washington | WR | 140 | 10 | 3 | 4 |
1 | 17 | NO | John Shinners | OG | 97 | 2 | 0 | 0 |
1 | 18 | SD | Bob Babich | LB | 125 | 7 | 0 | 0 |
1 | 19 | STL | Roger Wehrli | DB | 193 | 13 | 3 | 7 |
1 | 20 | CLE | Ron Johnson | RB | 81 | 5 | 1 | 2 |
1 | 21 | LAR | Bob Klein | TE | 145 | 9 | 0 | 0 |
1 | 22 | OAK | Art Thoms | DT | 99 | 5 | 0 | 0 |
1 | 23 | KC | Jim Marsalis | DB | 90 | 4 | 1 | 2 |
1 | 24 | DAL | Calvin Hill | RB | 156 | 6 | 1 | 4 |
1 | 25 | BAL | Eddie Hinton | WR | 67 | 2 | 0 | 0 |
1 | 26 | NYJ | Dave Foley | OT | 110 | 7 | 0 | 1 |
Le 1er choix – O.J Simpson
Peu convoité au départ, du fait de mauvaises notes, O.J Simpson convainc les grosses universités grâce à ses performances sur le terrain. Il choisit finalement USC, dont il était fan. En 1967 et 1968, il mène le pays en yards au sol, avec 1 543 yards (13 TD) puis 1 880 yards (23 TD). La première année, il finit 2ème dans les votes pour le trophée Heisman, avant de le remporter largement la saison suivante.
Lors de la Draft 1969, il est donc pris en 1ère position par les Buffalo Bills, qui sortaient d’une saison catastrophique (1 victoire). A ce moment, O.J Simpson demande un très gros contrat et menace de devenir acteur si un accord n’est pas trouvé. Le propriétaire des Bills cède finalement. Lors de ses 3 premières saisons pro, O.J Simpson ne va pas connaître le rendement attendu (sous les 750 yards à chaque fois), la faute notamment au système du coach John Rauch. Il faut attendre la saison 1972, et l’arrivée de Lou Saban, pour que le running-back devienne le centre de l’attaque de l’équipe. Simpson montre enfin ce qu’il sait faire et passe les 1 000 yards pour la première fois, et en menant la NFL avec 1 251 yards. L’année suivante, il devient le premier joueur à passer la barre des 2 000 yards au sol sur une saison (2 003), et il explose alors le record NFL de Jim Brown (1 863 yards). Simpson remporte le trophée de MVP. Le RB gagne plus de 1 000 yards lors des 3 saisons qui suivent, menant la NFL en 1975 (1 817 yards) et en 1976 (1 503 yards). Cette même année, il connaît son meilleur match avec une pointe à 273 yards (et 2 TD). Pour sa dernière saison à Buffalo, en 1977, O.J Simpson manque 7 matchs du fait d’une blessure. Il est ensuite transféré à San Francisco, sa ville natale, où il jouera ses deux dernières saisons, les deux moins bonnes de sa carrière.
Lorsqu’il quitte la NFL, O.J Simpson est 2ème dans l’histoire avec 11 236 yards au sol. 6 fois Pro Bowler et 1 fois MVP, il est le seul joueur à avoir couru pour plus de 2 000 yards en une saison, et il a terminé leader de NFL lors de 4 saisons. Il n’aura joué qu’un seul match de playoffs en carrière, en 1974. Il entre très rapidement au Hall of Fame, en 1985.
Statistiques de sa carrière NFL
- 11 236 yards au sol
- 61 touchdowns au sol
- 7 yards par course en moyenne
- 1x MVP (1973)
Déjà attiré par le métier de comédien avant sa carrière de footballeur, O.J Simspon va apparaitre dans plusieurs films et séries TV. Mais alors que d’autres gros projets étaient en cours, tout s’est arrêté du fait de problème légaux. Le 12 juin 1994, son ex-femme Nicole Brown Simpson et un ami (Ronald Goldman) sont retrouvés morts. O.J Simpson fait partie des suspects. La course poursuite qui mène à son arrestation ainsi que son procès sont très largement médiatisés, mais en octobre 1995, il est jugé « non coupable ». Le verdict va diviser l’opinion public et l’histoire n’en restera pas là, notamment au civil, mais O.J Simpson évite la prison. Ce qui ne sera pas le cas en 2007, lorsqu’il tente de récupérer des biens personnels à Las Vegas. Arrêté puis reconnu coupable de nombreuses charges (dont kidnapping, vol à main armé…), il écope d’une peine de prison allant de 9 à 33 ans. Il est sorti de prison en 2016.
** Si vous souhaitez en savoir plus sur le fameux procès d’O.J Simpson, de nombreux ouvrages et documentaires sont disponibles. Plus récemment, une série TV a été produite sur FX : « American Crime Sotry – The People vs O.J Simpson ».
Le 1er tour en chiffres
- Comme le nombre de Pro Bowl joués par Joe Greene.
Mieux connu sous le nom de « Mean Joe Greene », il était le leader intimidant du « Steel Curtain » (rideau de fer), nom de la formidable ligne défensive des Steelers dans les années 70. Meilleur rookie défensif en 1969, meilleur défenseur de la NFL à 2 reprises (1972 et 1974), 6 fois All-Pro et 10 fois Pro Bowler, Joe Greene a aidé Pittsburgh à remporter 4 Superbowls durant ses 12 saisons avec la franchise. Vu comme l’un des meilleurs Defensive Tackle de l’histoire, il est entré au Hall of Fame en 1987. Après sa carrière de joueur, Greene a connu quelques postes de coachs entre 1987 et 2003 avec les Steelers, les Dolphins et les Cardinals.
- Comme le nombre d’interceptions de Roger Wehrli.
Si Roger Wehrli est pris au 1er tour (19ème choix), c’est avant tout grâce à sa vitesse et son temps de 4.5 secondes au 40 yards dash. En 13 saisons de carrière, toutes avec les Saint Louis Cardinals, Wehrli a totalisé 40 interceptions et récupéré 19 fumbles. Mais le plus bel hommage vient directement d’un autre joueur qui jouait en NFL en même temps que lui, Roger Stauback. Le QB Hall of Famer des Cowboys a en effet déclaré que « Le terme « Shutdown Corner » a débuté avec Roger Wehrli. Je n’ai jamais joué contre un meilleur cornerback que lui. Il était exceptionnel. Il fallait faire attention à lui à chaque instant ». Wehrli est entré au Hall of Fame en 2007.
- Comme le nombre de yards au sol pour Calvin Hill lors de sa saison rookie.
Pris par les Cowboys avec le 24ème choix de la Draft 1969, Calvin Hill n’a pas vraiment de poste lorsqu’il arrive en NFL. Testé comme linebacker et tight-end, il aura finalement sa chance comme running-back. Il s’impose rapidement sur le backfield de Dallas et mène la NFL après 9 matchs avec 807 yards. Une blessure va l’empêcher de faire mieux que 942 yards (et 8 TD) en fin de saison, mais il remporte tout de même le trophée de meilleur rookie offensif. Après 2 blessures plutôt sérieuses en 1970 et 1971, Hill devient le premier RB des Cowboys à passer les 1 000 yards sur une saison (1 045 en 1972), et il confirmera ça l’année suivante avec 1 142 yards. En 1974, il part pour la WFL où il se blesse gravement au genou. Il tentera de revenir en NFL, à Washington et Cleveland, mais ne retrouvera pas le même succès. Il prend sa retraite en 1981, avec 6 083 yards et 42 touchdowns au sol. Calvin Hill est le père du joueur de basket Grant Hill, meilleur rookie de NBA en 1995 et 7 fois All-Star (aujourd’hui à la retraite).
Les loupés du 1er tour
Greg Cook (QB)
1er QB pris en 1969, Cook était vu comme une des futures stars de la NFL. Lorsque les Bengals le prennent avec le 5ème choix, c’est pour qu’il soit titulaire d’entrée. Ils se séparent ainsi de John Stofa et Greg Cook démarre la saison, plutôt bien d’ailleurs puisqu’il remporte ses 3 premiers matchs. Lors du 3ème match, il se blesse à l’épaule après un plaquage et manque les 3 matchs suivants. Seulement, une rupture de la coiffe des rotateurs n’est pas décelée et il continue à jouer ensuite malgré des douleurs de plus en plus présentes. Après une saison malgré tout réussie (1 865 yards, 15 TD, 11 INT), la blessure est finalement repérée et s’ajoute un problème au biceps. Après 3 opérations qui ne donnent rien, il est obligé de prendre sa retraite.
Jim Seymour (WR)
Trois fois dans l’équipe-type du pays avec Notre Dame, Jim Seymour est récompensé en étant pris avec le 10ème choix de la Draft 1969. Le succès sera bien moindre en NFL avec les Bears, puisqu’il ne jouera que 3 saisons dont 1 comme titulaire avant de quitter la ligue. Il tentera un retour en WFL en 1974, mais disparaitra de nouveau avec cette ligue. Jim Seymour est décédé d’un cancer en 2011.
Rich Moore (DT)
Avant même sa sélection, il y avait des tensions en interne chez les Packers à son sujet. Phil Bengston, le coach de la franchise à ce moment le voulait, alors que d’autres joueurs étaient mieux notés. Le coach a finalement eu raison mais Rich Moore ne jouera que 20 matchs en 2 saisons, avant de se blesser gravement au tendon d’Achilles. La Draft 1969 est globalement un gros raté pour les Packers, puisque leur 2ème choix (Dave Bradley) ne jouera que 16 matchs.
La pépite de la Draft 1969 – Charlie Joiner (WR)
- 4ème tour – 93ème choix, Houston Oilers
- 239 matchs – 1 All-Pro – 3 Pro Bowl – Hall of Famer
Initialement drafté par les Houston Oilers comme Defensive Back, Charlie Joiner devient un receveur lors de sa saison rookie. Il joue 4 saisons avec les Oilers, puis est transféré à Cincinnati où il passera également 4 ans. En 1975, il change une dernière fois de club et rejoint San Diego, où il restera jusqu’à la fin de sa carrière en 1986.
Même s’il avait déjà fait de très belles choses avant, et notamment un match à 200 yards avec les Bengals, c’est avec les Chargers que Joiner est le plus prolifique. Il y profite notamment du système offensif « Air Coryell » mis en place par le coach Don Coryell, et qui était une stratégie qui s’appuyait sur la verticalité et donc le jeu de passes. Les Chargers vont mener la NFL en yards à la passe lors de 6 saisons consécutives entre 1978 et 1983. Dan Fouts (QB), Kellen Winslow (TE) et Charlie Joiner (WR) en étaient les leaders et sont tous Hall of Famer aujourd’hui. Malgré deux finales AFC, les Chargers ne parviendront pas à remporter de Superbowl.
Lorsqu’il prend sa retraite en 1986 (39 ans), Charlie Joiner est alors leader dans l’histoire en réceptions (750), yards sur des réceptions (12 146) et matchs joués par un WR (239). Il entre au Hall of Fame en 1996.
Les autres bons coups
Ted Hendricks (LB)
- 2ème tour – 33ème choix, Baltimore Colts
- 215 matchs – 4 All-Pro – 8 Pro Bowl – Hall of Fame
Au niveau universitaire, Ted Hendricks joue DE à Miami et bat des records de plaquages à sa position (327). Défenseur dominant, il est surnommé « The Mad Stork » (la Cigogne folle). En 1968, il finit même 5ème dans les votes pour le Heisman Trophy.
Hendricks est sélectionné au 2ème tour de la Draft 1969 par les Baltimore Colts, où Don Shula en fera un linebacker titulaire à partir de la mi-saison. En 1970, il forme un superbe trio avec Mike Curtis et Ray May, et aide les Colts à remporter le Superbowl V. L’année suivante, pas de Superbowl mais un statut de meilleure défense au sol pour Baltimore. En 5 saisons chez les Colts, Hendricks est 2 fois All-Pro et 3 fois Pro Bowler. Il est ensuite transféré à Green-Bay où il sort l’une de ses meilleures saisons. A l’issue de cette saison 1974, Al Davis, le propriétaire des Raiders, échange 2 1ers choix de Draft pour pouvoir récupérer Ted Hendricks. Il jouera ainsi les 9 saisons suivantes avec les Raiders et aidera la franchise à retrouver une défense dominante et à remporter le Superbowl XI. Le succès continue ensuite puisque les Raiders gagnent le Superbowl XV. Cette année-là, en 1980, Hendricks connaît une superbe saison avec notamment 8.5 sacks (record personnel). Hendricks terminera sa carrière en 1983, et son dernier match est la victoire lors du Superbowl XVIII. Pro Bowler dans chacun de ses trois clubs, Hendricks joue 215 matchs consécutifs. Il entre au Hall of Fame en 1990.
Bob Kuechenberg (OG)
- 4ème tour – 80ème choix, Philadelphia Eagles
- 196 matchs – 1 All-Pro – 6 Pro Bowl
Pris par les Eagles au 4ème tour de la Draft, Bob Kuechenberg va rapidement quitter la NFL pour aller jouer une saison en CFL. L’année suivante, il signe avec les Dolphins et devient rapidement titulaire sur la ligne offensive. Il est donc présent lors de la première qualification aux playoffs de la franchise, et lors des 3 Superbowls qui suivent (dont 2 remportés). Personnalité complexe, il a été critiqué par des anciens coéquipiers après sa carrière, et a refusé d’aller à la maison blanche (pour raisons politiques) lorsque Barack Obama avait honoré la saison parfaite des Dolphins de 1972.
Ken Riley (CB)
- 6ème tour – 135ème choix, Cincinnati Bengals
- 207 matchs – 4 All-Pro
Lorsque Ken Riley est pris par les Bengals au 6ème tour de la Draft, il est un Quarterback. Mais rapidement, Paul Brown décide de le faire jouer Cornerback. Une décision qui s’avèrera excellente étant donné la carrière de Riley. Il deviendra en effet l’un des meilleurs joueurs de NFL à son poste, et totalise notamment 65 interceptions en 15 saisons, avec une pointe à 9 en 1976. All-Pro à 4 reprises, il est étonnant de voir que Riley n’a jamais participé à un Pro Bowl… Au moment où il prend sa retraite en 1983, il pointe à la 4ème place dans l’histoire avec ses 65 interceptions.
Larry Brown (RB)
- 8ème tour – 191ème choix, Washington Redskins
- 102 matchs – 2 All-Pro – 4 Pro Bowl
Sélectionné par les Redskins au 8ème tour, Larry Brown restera dans la capitale pendant ses 8 saisons pros. Son coach Vince Lombardi va rapidement voir le potentiel de son RB et identifié ses problèmes. Il décèle ainsi que Brown entend mal d’une oreille et parvient à faire modifier son casque. De même, il travaille énormément sur les fumbles. Le travail paie et Brown réussit une superbe saison rookie avec 888 yards. Après le décès de Lombardi, il continue sur sa lancée et participe à 4 Pro Bowls sur ses 4 premières saisons, et est même nommé MVP en 1972. Cette année-là, il gagne 1 216 yards. Sa carrière sera relativement courte pour un joueur de ce calibre, la faute à de nombreuses blessures. Il quitte la NFL avec 5 875 yards et 35 TD.
L.C Greenwood (DE)
- 10ème tour – 238ème choix, Pittsburgh Steelers
- 170 matchs – 2 All-Pro – 6 Pro Bowl
Drafté au 10ème tour par les Steelers, Greenwood va jouer ses 10 saisons pros à Pittsburgh, et donner bien plus que ce que la franchise avait prévu. Titulaire comme DE gauche, il sera l’un des piliers de fameux « Steel Curtain » (Rideau de fer) de la défense des Steelers dans les années 70, aux côtés notamment de Joe Greene. All-Pro à 4 reprises et Pro Bowler 6 fois, il a remporté 4 Superbowls avec Pittsburgh. 2 fois finalistes pour entrer au Hall of Fame, il n’a finalement pas été choisi. Greenwood est décédé en 2013, à 67 ans.