Les meilleures Drafts de l'histoire – 7. La Draft 1967
La Draft 1967 est un peu spéciale car elle est la première draft commune entre l’AFL et la NFL. Elle fait en effet suite à la fusion des deux ligues l’année précédente. Elle reste également fameuse pour la qualité des joueurs qui en sont sortis, puisque 8 sont aujourd’hui membres du Hall of Fame.
Le 1er tour
** Stats : Pro Football Reference
Tour | Choix | Equipe | Joueur | Position | Matchs | Saisons titulaire | AP | PB |
1 | 1 | BAL | Bubba Smith | DE | 111 | 6 | 1 | 2 |
1 | 2 | MIN | Clint Jones | RB | 87 | 2 | 0 | 0 |
1 | 3 | SF | Steve Spurrier | QB | 106 | 6 | 0 | 0 |
1 | 4 | MIA | Bob Griese | QB | 161 | 12 | 2 | 8 |
1 | 5 | HOU | George Webster | LB | 119 | 6 | 3 | 3 |
1 | 6 | DEN | Floyd Little | RB | 117 | 9 | 1 | 5 |
1 | 7 | DET | Mel Farr | RB | 69 | 3 | 0 | 2 |
1 | 8 | MIN | Gene Washington | WR | 95 | 5 | 1 | 2 |
1 | 9 | GB | Bob Hyland | C | 136 | 4 | 0 | 0 |
1 | 10 | CHI | Lloyd Phillips | DE | 32 | 1 | 0 | 0 |
1 | 11 | SF | Cas Banaszek | OT | 120 | 9 | 0 | 0 |
1 | 12 | NYJ | Paul Seiler | C | 39 | 0 | 0 | 0 |
1 | 13 | WAS | Ray McDonald | RB | 13 | 0 | 0 | 0 |
1 | 14 | SD | Ron Billingsley | DT | 61 | 0 | 0 | 0 |
1 | 15 | MIN | Alan Page | DT | 218 | 15 | 6 | 9 |
1 | 16 | STL | Dave Williams | WR | 86 | 4 | 0 | 0 |
1 | 17 | OAK | Gene Upshaw | OG | 217 | 14 | 5 | 7 |
1 | 18 | CLE | Bob Matheson | LB | 180 | 5 | 0 | 0 |
1 | 19 | PHI | Harry Jones | RB | 29 | 9 | 0 | 0 |
1 | 20 | BAL | Jim Detwiler | RB | 0 | 0 | 0 | 0 |
1 | 21 | BOS | John Charles | DB | 79 | 5 | 0 | 0 |
1 | 22 | BUF | John Pitts | DB | 115 | 4 | 0 | 0 |
1 | 23 | HOU | Tom Regner | OG | 67 | 3 | 0 | 0 |
1 | 24 | KC | Gene Trosch | DE | 27 | 0 | 0 | 0 |
1 | 25 | GB | Don Horn | QB | 57 | 1 | 0 | 0 |
1 | 26 | NO | Les Kelley | LB | 30 | 0 | 0 | 0 |
Le 1er choix – Bubba Smith
Repéré à l’université de Michigan State, Bubba Smith a fait partie de l’équipe-type du pays à deux reprises. Son numéro 95 est l’un des trois seuls numéros retirés par les Spartans. Il est ensuite devenu le premier (et le seul à ce jour) joueur de l’université à être pris avec le 1er choix de la Draft.
Smith démarre sa carrière à Baltimore, où il sera un des DE titulaires des Colts pendant ses 5 premières saisons. Sur cette période, il joue 2 Superbowl (III et V) et remporte le second. Il quitte les Colts en 1972, après avoir passé sa dernière saison à l’infirmerie, et signe avec les Oakland Raiders. Il terminera sa carrière chez les Houston Oilers, après 9 saisons dans l’élite.
Après sa carrière de footballeur, Bubba Smith s’est orienté vers le cinéma. On a ainsi pu le voir jouer dans différents films, dont 6 volets de Police Academy.
Statistiques de sa carrière NFL
- 111 matchs joués
- 1x All-Pro
- 2x Pro Bowl
- 1x champion du Superbowl
Le 1er tour en chiffres
- Comme le nombre de QB draftés dans le top 4.
Au global, trois QB sortent lors du 1er tour en 1967 (Don Horn est pris en 25ème position), dont 2 au tout début. Les 49ers choisissent d’abord Steve Spurrier, avant que les Dolphins ne prennent Bob Griese. Le premier était le plus prometteur mais le second deviendra Hall of Famer.
Steve Spurrier arrivait en effet comme une star après une carrière universitaire brillante à Florida. Il y remporte d’ailleurs le trophée Heisman lors de sa dernière saison comme QB titulaire des Gators. Les 49ers ont acquis le 3ème choix de Draft pour pouvoir prendre Spurrier, qui était vu comme le successeur du titulaire John Brodie. Mais les opportunités seront rares et le QB ne lancera sa première passe de touchdown qu’après 3 ans en NFL. Il aura finalement un peu de temps de jeu en 1972, lorsque Brodie se blesse. En 8 matchs comme titulaire, Spurrier affiche un très bon bilan (6-1-1) avec 16 touchdowns à la clé. Il restera le numéro 1 jusqu’au dernier match de la saison régulière, mais est sorti après avoir lancé 3 interceptions. Brodie retrouve sa place et réussi un comeback qui qualifie les Niners en playoffs. Spurrier ne joue qu’un seul match la saison suivante avant de se blesser au genou. En 1974, Brodie a pris sa retraite mais Spurrier se blesse à l’épaule juste avant le début de la saison. Il retrouvera finalement le terrain en 1975 alors que les 49ers affichent un bilan de 2-5. Son coach accepte de la lancer face aux rivaux Rams et il répond avec un comeback et sa meilleure performance en pro, puis enchaîne avec 2 autres victoires. Hélas, 4 défaites suivent et il retrouve sa place sur le banc. Un nouveau coach arrive en fin de saison et fait venir Jim Plunkett au club. Plus dans les plans, Spurrier quitte San Francisco et débarque dans une nouvelle équipe, les Tampa Bay Buccaneers. Titulaire des Bucs pour leur première saison, il sera également au centre de la première saison sans victoire (0-14) de l’histoire de la NFL moderne. Pas conservé en 1977, Spurrier décide de mettre un terme à sa carrière. En 38 titularisations et 106 matchs au total, il part avec 6 878 yards, 40 touchdowns et 60 interceptions. Il est ensuite devenu un coach universitaire à succès, notamment avec les Gators entre 1990 et 2001.
Bob Griese était également un athlète assez exceptionnel lors de son passage à Purdue. Il a en effet joué lanceur dans l’équipe de baseball, meneur dans l’équipe de basket-ball, ainsi que quarterback, punter et kicker dans l’équipe de football. Deux fois dans l’équipe-type du pays, il termine 8ème dans les votes pour le trophée Heisman en 1965 puis 2ème (derrière Spurrier) en 1966. Pris par les Dolphins en 4ème position de la Draft 1967, il sera directement lancé par sa franchise et répond avec plus de 2 000 yards et 15 TD comme rookie. Les résultats ne sont pas très bons lors de ses premières années au club, mais cela va changer en 1970 lorsque Don Shula arrive en Floride. Les Dolphins gagnent 10 matchs cette année-là et vont au Superbowl l’année suivante (perdu face à Dallas). Bob Griese est également élu MVP en 1971. Rapidement blessé l’année d’après, Bob Griese revient finalement en playoffs pour mener ses Dolphins au Superbowl. Et cette fois-ci, ils sont du côté des vainqueurs en battant les Redskins. La saison suivante, la franchise atteint la finale nationale pour la 3ème fois de rang, et domine les Vikings pour un 2ème titre consécutif. Bob Griese et les Dolphins vont ensuite manquer les playoffs lors des 3 saisons suivantes. En 1978 et 1979, les playoffs sont de retour mais Bob Griese est ralenti par des blessures. Il se retrouve sur le banc en 1980 et ne parviendra pas à revenir suffisamment en forme. Il décide alors de prendre sa retraite à 35 ans. Griese n’a jamais eu des stats impressionnantes mais il savait dominer les matchs grâce à son intelligence. Il quitte tout de même la NFL avec 25 092 yards et 192 touchdowns en 14 saisons. Il entre au Hall of Fame en 1990.
- Comme le nombre de RB draftés dans le top 7.
Les Running-backs étaient donc à la mode à la fin des années 60 puisque 6 sortent au 1er tour, dont 3 dans le top 7. Clint Jones est le premier sélectionné, en 2ème position par les Vikings, mais il n’est pas celui qui a le plus marqué. Il jouera 6 ans dans le Minnesota et seulement 2 comme titulaire, avant de finir par une saison à San Diego.
Au départ, le joueur qui a fait la meilleure entrée en NFL est Mel Farr, pris en 7ème position par Detroit. Titulaire d’entrée, il mène son équipe au sol et dans les airs lors de sa 1ère année, et totalise 1 177 yards de scrimmage en fin de saison. Il est logiquement élu meilleur Rookie. Son autre bonne saison à lieu en 1970 où il est de nouveau sélectionné au Pro Bowl. Mais Farr est souvent blessé, ce qui lui fera mettre un terme à sa carrière prématurément.
Au final, le joueur qui fera la meilleure carrière est donc Floyd Little, sélectionné en 6ème position par les Denver Broncos. Il arrivait alors avec une belle réputation, ayant fait partie de l’équipe-type du pays lors de ses 3 saisons avec Syracuse. Important dès sa saison rookie, Little deviendra le premier RB de l’histoire des Broncos à passer les 1 000 yards au sol. C’était en 1970, année où il finit leader de NFL avec 1 133 yards. Lorsqu’il prend sa retraite en 1975, il affiche 6 323 yards au sol, soit le 7ème meilleur total de l’histoire. Egalement à l’aise comme receveur, il ajoute 2 418 yards dans les airs. Au total, il aura marqué 54 touchdowns dans sa carrière. Une carrière de Hall of Famer, récompensée en 2010.
217-218. Comme le nombre de matchs joués par Gene Upshaw et Alan Page.
Deux autres Hall of Famer ont marqué ce 1er tour et leurs franchises. Deux joueurs de ligne, offensive pour Upshaw et défensive pour Page, qui ont joué plus de 200 matchs en carrière.
Pris en 17ème position de la Draft 1967 par les Raiders, Upshaw sera le Guard gauche d’Oakland pendant les 15 saisons suivantes. Sur cette période, il joue 3 Superbowls (1968, 1977 et 1981) et remporte les deux derniers. Au sommet de son art entre 1970 et 1977, il est All-Pro à 3 reprises et participe à 6 Pro Bowl. Après 217 matchs (dont 24 en playoffs), Upshaw raccroche à la suite son 2ème titre. Il était un membre actif de la NFLPA (Association des Joueurs de NFL) et un des leaders de la grève de 1987. Cette même année, il entre au Hall of Fame. Upshaw est décédé d’un cancer en 2008.
Au lycée à Canton dans l’Ohio, Alan Page a également aidé à la construction du Pro Football Hall of Fame, où il serait un jour membre. Après un passage à l’université de Notre Dame, Page est drafté en 15ème position de la Draft 1967 par les Minnesota Vikings. Il restera avec la franchise jusqu’en 1978, après un passage marqué par le succès. Il fera partie des « Purple People Eaters », qui était le nom de la ligne défensive des Vikings, connue pour mettre une pression constante sur les QB adverses. Alan Page totalise 108 sacks en 12 saisons avec Minnesota, et participe à 4 Superbowls (tous perdus hélas). D’un point de vue personnel, sa meilleure saison a lieu en 1971, lorsqu’il est nommé Meilleur Défenseur de NFL ainsi que MVP. Il était alors le premier défenseur à remporter ce trophée, et depuis, seul Lawrence Taylor l’a rejoint. Diplômé en droit, il a exercé durant sa carrière de joueur et est devenu membre de la Cour Supreme du Minnesota entre 1993 et 2015. Entre temps, il est entré au Hall of Fame en 1988.
Upshaw et Page se sont croisés quelques fois en NFL, et notamment lors du Superbowl XI, remporté par les Raiders sur les Vikings. Dans ce match, le Guard avait remporté son duel en limitant grandement l’impact de son adversaire Hall of Famer.
Les loupés du 1er tour
Ray McDonald (RB)
Athlète complet à l’université de l’Idaho, McDonald faisait du football, du sprint (9.9 secondes au 100 mètres) et du lancer. Lors de sa dernière saison universitaire, en 1966, il termine leader du pays avec 1 329 yards. Il est pris en 13ème position de la Draft 1967 par les Redskins, mais sera loin de la NFL dès l’année suivante. Des blessures à répétition ainsi que quelques frasques en sont les raisons.
Harry Jones (RB)
Après 3 ans à l’université de l’Arkansas, Harry Jones sort au 1er tour de la Draft 1967. Il restera 3 ans également en NFL, sans jamais réussir à s’imposer chez les Eagles. Fidèle à ses cycles de 3 ans, il sera coach à l’université de Pittsburgh dans les années 70.
Jim Detwiler (RB)
Pris en 20ème position par les Baltimore Colts, Detwiler est le dernier joueur pris au 1er tour qui n’a pas joué un seul match de NFL. Le problème datait en fait de 1965, lorsqu’il s’était gravement blessé au genou avec Michigan. Après l’opération, son genou se mettait à gonfler après chaque match, et la douleur était encore présente lorsqu’il est arrivé en NFL.
La pépite de la Draft 1967 – Ken Houston (DB)
- 9ème tour – 214ème choix, Houston Oilers
- 196 matchs – 2 All-Pro – 12 Pro Bowl – Hall of Fame
Venant d’une petite université, Prairie View A&M, Houston n’avait pas beaucoup de visibilité au niveau universitaire. Il arrive donc en NFL dans l’anonymat, en étant sélectionné au 9ème tour de la Draft 1967 par les Houston Oilers. Ken Houston ne va pas mettre longtemps à s’imposer puisqu’il est titulaire dès le 3ème match de la saison. Après 6 saisons chez les Oilers, il fait partie d’un méga transfert et rejoint Washington, où il sera sélectionné au Pro-Bowl tous les ans (7 saisons). Houston s’est fait un nom en NFL grâce à sa capacité à récupérer la balle. Sur sa carrière, il totalise 49 interceptions, 21 fumbles récupérés et 12 touchdowns au total (retours inclus). Grâce à ses exploits, il entre au Hall of Fame dès 1986.
Les autres bons coups
Rayfield Wright (OT)
- 7ème tour – 182ème choix, Dallas Cowboys
- 166 matchs – 3 All-Pro – 6 Pro Bowl – Hall of Fame
Drafté tard par les Cowboys, Wright était initialement un tight-end. Lors de ses 3 premières saisons, il joue par ci par là, aux postes de TE, DL et OT. Il gagne sa place de titulaire sur la ligne offensive à la fin de la saison 1969, et n’en bougera pas pendant 10 ans. Il gagnera 10 titres de division et 6 titres de conférence au total, et sera présent lors de 5 Superbowls avec Dallas, avec 2 victoires à la clé (VI et XII). Wright était l’ancre d’une ligne offensive remarquable, qui a permis à Dallas de faire partie des meilleures attaques de NFL dans les années 70. A l’époque, le poste de RT était le plus important de la ligne et donc opposé aux meilleures pass-rusher. Wright est entré au Hall of Fame en 2006.
Willie Lanier (LB)
- 2ème tour – 50ème choix, Kansas City Chiefs
- 149 matchs – 3 All-Pro – 8 Pro Bowl – Hall of Fame
Après une défaite lors du Superbowl I (35-10 face aux Packers de Vince Lombardi), les Chiefs avaient décidé de renforcer leur défense lors de la Draft 1967. Ils choisissent alors plusieurs joueurs dont le linebacker Willie Lanier. Titulaire rapidement au milieu de la défense de Kansas City, il se montre solide comme rookie. Il confirme les saisons qui suivent, avec notamment 8 interceptions en 2 ans, et aide les Chiefs à remporter le Superbowl IV face aux Vikings. Lanier totalise 7 plaquages et 1 interception en finale. La suite est moins rose pour Lanier et les Chiefs, qui auront du mal à retrouver les playoffs. Il est transféré chez les Baltimore Colts en 1978 mais prend sa retraite quelques mois plus tard. Il aura formé l’un des meilleurs corps de linebackers de l’histoire avec Bobby Bell et Jim Lynch. Il entre au Hall of Fame en 2000.
Lem Barney (DB)
- 2ème tour – 34ème choix, Detroit Lions
- 140 matchs – 2 All-Pro – 7 Pro Bowl – Hall of Fame
Comme rookie, Barney est titulaire lors de chaque match de la saison. A son aise d’entrée, il termine leader de NFL avec 10 interceptions, dont 3 retournées en touchdowns. Il s’illustre en interceptant la première passe lancée vers lui (par Bart Starr) et en s’offrant 3 interceptions lors du dernier match de la saison. Il est élu Meilleur Rookie défensif. Au total sur ses 11 ans de carrière, Barney interceptera 54 passes (7 TD), et il ajoutera 4 TD sur des retours de punts et kick-offs. Il doit prendre sa retraite en 1979 après avoir été lié à une histoire de trafic international de drogues. Cela ne remettra pas en cause sa très belle carrière, puisque son numéro 20 a été retiré par les Lions, et il a rejoint le Hall of Fame en 1992.