Playoffs NFL – Présentation des demi-finales de conférence
Après un tour de wild-cards qui a tenu toutes ses promesses, place aux demi-finales de conférence. Les deux équipes classées 6ème au début des playoffs NFL, Tennessee et Minnesota, se déplacent chez les numéros 1 de chaque conférence et tenteront de créer des surprises encore plus grosses qu’au tour précédent. Dans le même temps, deux duels de quarterbacks peuvent nous égayer notre week-end, avec un Patrick Mahomes – Deshaun Watson dans l’AFC et un Aaron Rogers – Russell Wilson dans la NFC.
AFC
Baltimore Ravens vs Tennessee Titans
- M&T Bank Stadium, Baltimore
- Dimanche 12 janvier, à 2h15 du matin
Les clés du matchs
Opposition de styles
Ce match nous propose une opposition de styles entre deux équipes qui sont bonnes au sol. D’un côté, Baltimore arrive avec la meilleure attaque au sol de NFL, affichant 206 yards par match et 5.5 yards par course en moyenne. Mark Ingram est le RB numéro 1 sur le backfield, et sort d’une saison avec plus de 1 000 yards (1 018) et 10 touchdowns. Mais ce qui fait la différence de cette attaque au sol, c’est la présence de Lamar Jackson, qui a lui aussi gagné plus de 1 000 yards dans ce secteur puisqu’il a même battu le record pour un QB de Michael Vick (1 206). Les Ravens ont construit leur identité autour des qualités uniques de Jackson, et l’utilisation des Run Pass Options (RPO) est clé dans leur système. En face, Tennessee affiche un style beaucoup plus « old school », avec un running-back puissant. Derrick Henry a terminé la saison leader de NFL en yards au sol (1 540) et en touchdowns (16), et il est en feu sur la deuxième partie de saison. Il a d’ailleurs été le joueur le plus en vue des Titans lors de la victoire face aux Patriots, en gagnant 182 yards (1 TD). Mike Vrabel sait qu’il doit confier la balle à son RB (34 fois contre New England), et lorsque Henry gagne plus de 100 yards, son équipe est invaincue cette saison (7-0).
Pour le moment, aucune équipe n’a réussi à trouver une solution pour contrer les Ravens. Alors même si les Titans sont solides au sol, ils vont devoir se creuser la tête pour établir un plan anti « Lamar Jackson »… En ce qui concerne les Ravens, la situation est plus compliquée à analyser. En effet, leur défense semble en apparence solide au sol avec seulement 93.4 yards par matchs alloués en moyenne (5ème NFL). Mais les adversaires de Baltimore ont souvent couru après le score et ont donc été contraint d’abandonner le jeu au sol. Une autre stats montre qu’ils sont prenables, celle des yards par course en moyenne, qui s’élève à 4.4 (21ème NFL). Si Derrick Henry trouve des brèches en début de match, la défense des Ravens pourrait être exposée.
Des quarterbacks efficaces
Même si les deux attaques sont plus performantes au sol, elles sont également dangereuses dans les airs du fait d’une grande efficacité. Baltimore est évidemment porté par Lamar Jackson, futur MVP, et qui a terminé leader de NFL en passes de touchdown (36). Et Tennessee a retrouvé de l’efficacité avec Ryan Tannehill, qui a terminé numéro 1 de la ligue en rating (117.5) et en yards par tentatives. Les deux QB sont également adeptes des « big plays » et possèdent des joueurs capables de faire la différence dans la profondeur, deux rookies. Pour les Raverns, c’est Marquise Brown (584 yards, 7 TD). Pour les Titans, c’est A.J Brown (1 051 yards, 8 TD). Là où Jackson est mieux loti, c’est sur les autres possibilités dans le jeu aérien. Le QB s’est très souvent appuyé sur ses tight-ends cette saison, et notamment Mark Andrews (852 yards, 10 TD).
Ce dernier point est l’une des clés de cette rencontre car les Tiitans ne défendent pas bien face aux TE. Leur défense aérienne est globalement moyenne, même si elle a été solide face aux Patriots au tour précédent. De leur côté, les Ravens font partis des meilleures défenses de NFL dans les airs, notamment depuis l’addition de Marcus Peters. Ce dernier devrait donc suivre A.J Brown pour tenter d’éliminer les « big plays ».
Mission blitz
Les Ravens n’ont pas été particulièrement performants au niveau du pass-rush, ne produisant que 37 sacks (21ème NFL), mais ils sont spécialistes du « blitz ». Cette stratégie défensive qui consiste à apporter de la pression avec un joueur supplémentaire (Linebacker, Cornerback…) est utilisé sur 55% des actions par Baltimore, aucune équipe ne fait plus. Ryan Tannehill doit donc se préparer à voir arriver la pression de n’importe où et souvent. Le QB des Titans a été plutôt très bon sous pression cette saison, avec 6 touchdowns pour 1 interception et un rating de 116.4. A confirmer donc, particulièrement lorsqu’il sera mis sous pression dans les moments clés, comme sur 3rd down ou en redzone. Les Ravens excellent sur ces actions, alors que les Titans ont du mal sur 3rd down. En revanche, lorsqu’ils arrivent en position de marquer, aucune équipe n’est plus efficace pour marquer des touchdowns.
Pronostic
Les Titans peuvent avoir du succès en utilisant la même stratégie que face aux Patriots, à savoir une grosse dose de Derrick Henry dès le début de match. Mais on les voit mal contenir Lamar Jackson, qui aura l’occasion de faire des dégâts au sol comme dans les airs. Les Ravens sont plus forts et vont mettre fin à la belle fin de saison de Tennessee.
Kansas City Chiefs vs Houston Texans
- Dimanche 12 janvier, à 21h05
- Arrowhead Stadium, Kansas City
Les clés du match
Avantage psychologique contre avantage du terrain
Les deux équipes se jouent pour la deuxième fois cette saison, puisqu’elles se sont déjà croisées lors de la 6ème journée. Houston l’avait alors emporté 31-24. Pour gagner, les Texans ont misé sur leur jeu au sol et ont affiché 192 yards, 3 touchdowns et 4.7 yards par course en moyenne sur ce match. Carlos Hyde avait gagné 116 yards (1 TD) et Deshaun Watson avait ajouté 42 yards (2 TD). Cette stratégie a également permis à Houston d’avoir la balle pendant près de 40 minutes, limitant ainsi la présence sur le terrain de l’attaque de Kansas City.
Houston arrive donc sur ce match avec la certitude de pouvoir battre de nouveau les Chiefs, et avec une confiance encore plus gonflée après le comeback et la victoire lors du tour précédent face à Buffalo. En face, Kansas City arrive reposé après une semaine sans match, et Andy Reid perd très rarement dans cette situation. De plus, les Chiefs ont l’avantage de jouer chez eux, dans un Arrowhead Stadium qui est l’un des endroits les plus bruyants de la ligue.
Houston doit installer son jeu au sol
Deshaun Watson a clairement été l’homme du match lors du tour précédent, et il a montré qu’il pouvait porter son équipe sur ses épaules. Sa connexion privilégiée avec DeAndre Hopkins arrive toujours à se mettre en place, même dans les conditions les plus difficiles. La semaine dernière, le WR a été bien contenu par l’un des meilleurs CB de NFL (Tre’Davious White) pendant une mi-temps (1 réception, 1 fumble), mais il a ensuite pris le dessus lors du comeback de Houston et termine avec 90 yards. La tâche ne sera encore pas facile ce week-end, car Kansas City défend très bien dans les airs, en limitant les yards (8ème de NFL avec 221.4 yards alloués par match) et les « big plays ». Aucune équipe n’a alloué aussi peu de yards que les Chiefs aux WR adverses.
Mais si Deshaun Watson est limité à un match modeste dans les airs, il peut aussi faire la différence au sol. On l’a vu lors du premier match entre les deux équipes, puis encore face aux Bills, il est capable d’être décisif avec ses jambes. Grâce au trio Watson, Hyde, Johnson, les Texans sont ainsi dans le top 10 des meilleures attaques au sol (125.6 yards par match, 4.6 yards par course). Et le point fort des Texans correspond au point faible des Chiefs, qui défendent mal dans ce secteur. Kansas City a terminé 26ème de NFL en yards alloués par match (128.2) et 28ème en yards par course (4.9). Ce point faible a notamment été mis en lumière lors des 4 défaites des Chiefs cette saison, puisqu’ils ont encaissé plus de 178 yards en moyenne sur ces matchs… Autre zone clé que Houston peut exploiter, le jeu aérien des running-back, puisque Kansas City est l’équipe qui a concédée le plus de yards aux RB adverses. Duke Johnson pourrait donc avoir un rôle important.
Comment contenir Patrick Mahomes ?
Ralenti par des blessures, Patrick Mahomes n’a pas réussi à lancer 50 touchdowns et à sortir une saison aussi énorme que l’année dernière. Mais il n’a rien perdu de ses qualités et l’attaque de Kansas City reste une des plus dangereuses de NFL dans les airs (5ème en yards, touchdowns et rating). Mahomes, qui a lancé 26 touchdowns (pour 5 interceptions) et qui affiche un rating de 105.3, peut toujours compter sur des cibles variées. Le TE Travis Kelce continue d’être une référence à son poste et affiche 97 réceptions pour 1 225 yards et 5 touchdowns. Le WR Tyreek Hill, qui a manqué plusieurs matchs sur blessures, affiche 56 réceptions pour 860 yards et 7 touchdowns. Parmi les points forts de l’attaque des Chiefs, il y a également l’efficacité sur 3rd down puisque personne ne fait mieux en NFL, et la solidité de la ligne offensive qui n’a concédée que 25 sacks (3ème NFL).
On voit donc mal Houston et sa défense aérienne poreuse réussir à stopper Patrick Mahomes. Les Texans ont en effet terminé la saison 26ème en yards alloués, 28ème en yards à la passe concédés et avant-dernier sur 3rd down…ce qui est une spécialité des Chiefs. Houston doit donc espérer que J.J Watt continue son retour miraculeux pour mettre un peu de pression sur le QB de Kansas City. Réveiller un pass-rush qui a terminé 31ème de NFL en pression et 26ème en sacks est primordial pour ralentir l’attaque adverse.
Pronostic
Les Texans tenteront surement de répliquer la stratégie mise en place lors de la victoire de la week 6, et Deshaun Watson est capable de sortir des actions de nulle part pour garder son équipe dans le match. Mais difficile d’imaginer la défense de Houston ralentir une équipe de Kansas City reposée et au complet. Les Chiefs devraient marquer au moins les 28 points qui représentent leur moyenne par match cette saison.
NFC
San Francisco 49ers vs Minnesota Vikings
- Samedi 11 janvier, à 22h35
- Levi’s Stadium, Santa Clara
Les clés du match
Dalvin Cook doit être à 100%
Lors de la victoire des Vikings à New Orleans, Kirk Cousins est allé chercher sa plus grosse victoire personnelle. Pas incroyable non plus (242 yards, 1 TD), il s’est montré efficace et surtout décisif en prolongations. L’attaque de Minnesota lui ressemble d’ailleurs dans son côté peu prolifique (220.3 yards par match, 23ème NFL) mais très efficace et propre. Avec des armes comme Stefon Diggs et Adam Thielen, les Vikings peuvent aller attaquer les défenses adverses dans les airs, mais celle de San Francisco est très solide. Numéro 1 de NFL en yards alloués aux TE, numéro 2 contre les RB et numéro 4 contre les WR, elle est solide dans le jeu court comme le jeu long. Même avec des absents, cette défense reste difficile à prendre dans ce secteur.
Du coup, les Vikings vont devoir s’appuyer sur leur joueur fort, Dalvin Cook. De retour après une blessure à l’épaule, il a semblé bien remis en gagnant 94 yards et en marquant un doublé face à une bonne défense des Saints. Il y a donc fort à parier que Minnesota tentera d’installer son jeu au sol dès le début du match, afin de garder le ballon le plus possible. La défense des 49ers est moins solide au sol, il y a donc quelque chose à faire.
Quand le jeu court devient long
Dangereuse et équilibrée, l’attaque des Niners a crée des problèmes a la majorité des défenses qu’elle a croisé cette saison. Jimmy Garoppolo (27 TD pour 13 INT, 102.0 rating) distribue très bien le jeu entre ses différentes armes. Les receveurs Deebo Samuel (802 yards) et Emmanuel Sanders (869 yards) peuvent sortir des gros matchs, mais le tight-end George Kittle reste le joueur le plus dangereux (85 réceptions, 1 053 yards, 5 TD). Les RB sont également très présents dans le jeu aérien, tout en étant très performants au sol. Ainsi, San Francisco est 2ème de NFL en points marqués par match, 4ème en yards par match (2ème au sol) et 3ème en yards gagnés après contact.
Ce dernier point des yards après contact peut être une des clés de ce match, car c’est le point faible d’une défense globalement solide partout des Vikings. En effet, Minnesota se classe en 27ème position de NFL au niveau du pourcentage de passes réussies contre eux. Cela signifie que cette équipe concède de nombreuses passes courtes, et cela s’avère être très dangereux contre une équipe comme San Francisco qui sait convertir ces actions en long gains.
Tenir en redzone
Si les Vikings subissent les offensives des 49ers, ils devront absolument être excellents en redzone pour limiter le nombre de points encaisser. Heureusement pour eux, ils défendent très bien à l’intérieur de leurs 20 yards, puisque seule 1 équipe fait mieux cette saison. Intéressant, surtout quand on sait que San Francisco a parfois eu du mal à terminer ses possessions par des touchdowns (21ème de NFL).
Pronostic
Les deux équipes vont surement se livrer un duel de « zone run », c’est-à-dire qu’ils tenteront d’attaquer les extérieurs avec leurs RB, que ce soit sur des courses ou sur des passes courtes. Dalvin Cook est l’un des joueurs les plus efficaces dans cet exercice, et les 49ers sont très dangereux car plusieurs joueurs peuvent s’illustrer. C’est d’ailleurs cette variété des armes offensives proposée par l’équipe de Kyle Shanahan qui s’annonce être le plus grand challenge des Vikings. A part s’ils se construisent une avance confortable en début de match, je ne les vois pas suivre la cadence.
Green Bay Packers vs Seattle Seahawks
- Lundi 13 janvier, à 00h40
- Lambeau Field, Green Bay
Les clés du match
Le jeu au sol des Seahawks peut-il rester performant ?
Sur la saison régulière, Seattle affiche l’un des meilleurs jeu au sol de NFL, se classant 4ème en yards par match (137.5) et 9ème en yards par course (4.6). Mais tout ça c’était avec un trio de RB qui n’est pas présent en playoffs, puisque Chris Carson, Rashaad Penny et C.J Prosise sont tous blessés. Sur le match de wild-cards, certes face à une excellente défense au sol (Philadelphia), les remplaçants n’ont pas été à la fête. Même s’il marque un touchdown, Marshawn Lynch n’a quasiment rien gagné, et ça a été pareil pour Travis Homer. Au final, c’est Russell Wilson qui a terminé leader de son équipe dans ce secteur avec 45 yards. Le QB peut donc être la principale menace au sol, face à des Packers qui ont eu des gros soucis au sol. Mais s’ils sont dans le dur face aux RB, ils contiennent très bien les QB (3ème de NFL).
Du coup, Russell Wilson devra peut-être encore prendre ses responsabilités, et sortir un gros match dans les airs. Il l’a fait à Philadelphia avec 325 yards et 1 touchdowns, mais les lignes secondaires des Eagles ne sont pas bonnes. Ce qui n’est pas le cas de celles des Packers, qui ont été redoutables cette saison. Et il faut bien ça pour contenir le duo Tyler Lockett / D.K Metcalf. Attention tout de même aux « big plays » pour Green Bay, qui en a laissé passer pas mal, sachant que c’est une spécialité des Seahawks.
Pour les Packers, la clé sera notamment de mettre la pression sur Russell Wilson, qui est toujours mal protégé (Seattle est 23ème en protection sur les phases de passes). Le duo de pass-rusher Za’Darius Smith (13.5 sacks) et Preston Smith (12 sacks) aura cette mission.
Quel Aaron pour faire la différence ?
Une fois n’est pas coutume, le joueur le plus précieux de l’attaque des Packers cette saison n’a pas été Aaron Rodgers. Non, l’homme le plus en vue a été Aaron Jones. Le RB a été excellent au sol, avec 1 084 yards et 16 touchdowns, mais également précieux dans les airs, avec 474 yards et 3 touchdowns de plus. Jones pourrait encore être l’un des joueurs clés de ce match puisque la défense de Seattle a du mal à contenir les RB adverses. Au sol, les Hawks se classent 22ème de NFL en yards alloués (117.7 par match en moyenne) et 29ème en yards par course (4.9). Et ce n’est pas mieux lorsqu’ils doivent défendre sur les RB dans le jeu de passes, puisque seules 3 équipes allouent plus de yards qu’eux.
De son côté, Aaron Rodgers sort une saison plus que correcte, avec 26 touchdowns pour seulement 4 interceptions et un rating de 95.4, mais il n’est clairement pas au meilleur niveau de sa carrière. L’attaque aérienne de Green Bay est d’ailleurs très moyenne (23ème de NFL), et très dépendante du receveur Davante Adams (83 réceptions, 997 yards, 5 TD). Mais face à une défense de Seattle pas non plus géniale dans ce secteur, le QB pourrait entrer en mode « vintage » et nous offrir un superbe duel avec Russell Wilson.
Pronostic
Seattle continue de s’en sortir malgré des lacunes, et ce grâce à un peu de chance (Philadelphia a joué avec son équipe B) et au talent de certains joueurs comme Russell Wilson. Le QB peut gagner a lui tout seul un match. Les Packers ont également des soucis, mais ils semblent globalement mieux armés pour avancer, surtout au Lambeau Field.