Super Bowl LV – Focus sur les Tampa Bay Buccaneers
Pour la première fois de l’histoire, une franchise jouera le Super Bowl dans son stade. Du fait de la pandémie de Covid-19, les Buccaneers n’auront que 22 000 fans derrière eux, mais ils ont l’occasion d’entrer dans la légende de la NFL en allant chercher un deuxième trophée Lombardi. Une légende que continue d’écrire Tom Brady, qui vise une 7ème bague de champion.
Historique
Les Buccaneers ont rejoint la NFL en 1976, et ils ont mis du temps à se faire une place. Les deux premières saisons sont catastrophiques, et malgré quelques participations aux Playoffs entre 1979 et 1982, la franchise n’a pas vraiment connu le succès jusqu’au milieu des années 90. L’arrivée des Glazer à la tête de l’équipe va lancer une période positive, avec Tony Dungy comme coach. Les Bucs deviennent des candidats sérieux dans la NFC, même s’ils ne parviennent pas à aller au bout.
La consécration arrivera finalement en 2002, lors de la première saison de Jon Gruden, avec une victoire au Super Bowl XXXVII face à son ancienne équipe, les Raiders (48-21). En attaque, le QB Brad Johnson (215 yards, 2 TD – 1 INT) et le RB Michael Pittman (124 yards) mènent la charge. Mais c’est la défense qui fait la vraie différence, en interceptant notamment 5 fois Rich Gannon. Le Safety Dexter Jackson, qui s’en offre 2, est élu MVP du match.
Depuis cette finale gagnée, et avant cette saison, la franchise de Tampa n’a participé que 2 fois aux Playoffs, sans aucune victoire. La qualification de cette année a mis fin à une période de 12 ans sans qualification.
Retour sur la saison 2020
Pour sa deuxième saison comme coach des Buccaneers, Bruce Arians a reçu l’aide d’une légende. La franchise a en effet affiché ses ambitions en recrutant Tom Brady, même s’il y avait un risque clair étant donné l’âge du Quarterback. Mais à 43 ans, Brady continue de distribuer des caviars et sort une saison avec 40 touchdowns. Grâce à un bilan de 11-5, Tampa se qualifie pour les Playoffs, mais les deux défaites face aux Saints lors de la saison régulière les empêche d’aller chercher un titre de division.
Au premier tour des Playoffs, les Bucs héritent du champion de la NFC East. Washington, qui a remporté la division malgré un bilan négatif, livre un beau combat, mais Tampa Bay s’impose logiquement. En demi-finale de conférence, la franchise croise de nouveau le chemin du rival New Orleans. Mais cette fois, la défense de Bruce Arians prend le dessus et pousse Drew Brees à la retraite. En finale de conférence NFC, les Buccaneers se déplacent à Green Bay. Grâce notamment une grosse première mi-temps de Tom Brady, Tampa prend le large et résistera ensuite à la tentative de retour des Packers. 18 ans plus tard, la franchise retrouve le Super Bowl.
Recap
- Bilan : 11-5
- 2ème dans la division NFC South
- 5ème dans la conférence NFC
- Playoffs
- Wild Card : Victoire à Washington 31-23
- Demi-finale de conférence : Victoire à New Orleans 30-20
- Finale de conférence : Victoire à Green Bay 31-26
Précédent affrontement
Les deux équipes se sont déjà affrontées cette saison, c’était lors de la Week 12. Les Chiefs avaient mieux démarré, menant jusqu’à 17-0. Les Bucs ont ensuite fait leur retard progressivement, jusqu’à revenir à 3 longueurs, mais Kansas City finit par l’emporter 27-24.
La défense de Tampa avait eu beaucoup de mal à contenir Tyreek Hill, qui avait fait des misères aux lignes secondaires en attrapant 13 ballons pour 269 yards et 3 touchdowns. Patrick Mahomes avait lui terminé avec 462 yards et 3 touchdowns. De son côté, Tom Brady avait alterné le bon et le moins bon, lançant pour 345 yards et 3 touchdowns, mais également 2 interceptions. Rob Gronkowski avait été en vue (106 yards), et Mike Evans avait marqué 2 fois.
Statistiques
Stats de l’équipe
Attaque | Défense | |
7ème | Yards | 6ème |
4ème | Yards à la passe | 23ème |
28ème | Yards au sol | 1er |
4ème | Touchdowns | 13ème |
4ème | Sacks | 4ème |
Leaders
Yards à la passe | Tom Brady | 4 633 yards, 40 TD |
Yards au sol | Ronald Jones | 978 yards, 7 TD |
Yards dans les airs | Mike Evans | 1 006 yards, 13 TD |
Sacks | Jason Pierre-Paul | 9.5 sacks |
Plaquages | Devin White | 140 plaquages |
Interceptions | Carlton Davis | 4 interceptions |
Analyse de l’effectif
Quarterbacks
Lorsqu’il a quitté les Patriots pour rejoindre la Floride, Tom Brady a pris un risque. Allait-il être encore performant à 43 ans ? Allait-il être bon en dehors du système des Pats de Bill Belichick ? Allait-il être capable de travailler un nouveau playbook pour la première fois de sa carrière ? Les interrogations ont un peu tenu en début de saison, mais le QB a rapidement fait taire tout le monde. Apportant son calme, sa compétitivité et son expérience, Brady a fait passer un cap à une équipe qui avait déjà des bons arguments. Il termine la saison avec 4 633 yards et 40 touchdowns pour 12 interceptions, et un rating de 102.2.
On l’a vu encore en playoffs, Tom Brady n’est pas exempt de tout reproche et il commet des erreurs. Les 3 interceptions en deuxième mi-temps face à Green Bay en sont un exemple tout frais. Mais avant ça il avait su créer un écart important avec son adversaire, notamment en étant décisif dans des moments clés. Tom Brady sait mieux que personne comment gérer les moments cruciaux d’un match, et comment rebondir après une mauvaise action. Aucun joueur ne connaît aussi bien la pression des playoffs et du Super Bowl. Après tout, il a joué 10 finales NFL dans sa carrière et il aura l’occasion de remporter une 7ème bague de champion dimanche…
Running-backs
Du fait de leur jeu aérien dominant, les Buccaneers n’ont pas souvent eu besoin d’avoir un jeu au sol très présent. Mais lorsqu’ils ont eu besoin d’installer ce jeu de courses, ils ont montré que c’était possible. Sur son backfield, Tampa possède deux Running-backs complémentaires, qui peuvent être lancés selon le type d’action ou la physionomie du match ou de l’adversaire.
Durant la saison régulière, Ronald Jones a servi de titulaire lors de la majorité des matchs, et il a porté la balle deux fois plus que Leonard Fournette. Le premier est passé tout près des 1 000 yards (978, et 7 TD), tandis que le second a affiché 367 yards et 6 touchdowns. En playoffs, la tendance s’est inversée avec un Fournette bien plus utilisé. Absent lors du match de Wild-Card face à Washington, Ronald Jones se partage le travail avec son coéquipier depuis. Ce qui fait aussi la force de Leonard Fournette, c’est sa capacité à pouvoir aider sur les phases aériennes.
Receveurs et Tight-ends
Difficile de faire mieux que le corps de receveurs des Buccaneers, qui allie qualité et profondeur. Cible préférée de Tom Brady en redzone (13 TD), Mike Evans a signé sa 7ème saison à plus de 1 000 yards en 7 ans de carrière… A ses côtés, Chris Godwin a été un peu moins performant qu’en 2019 mais il a totalisé 840 yards et 7 touchdowns et est l’un des meilleurs WR2 de la ligue. Et durant la saison, Tampa a ajouté Antonio Brown à cette escouade. L’ancienne star des Steelers n’est plus aussi dominante mais il a encore de très belles qualités. On peut aussi ajouter Scotty Miller, qui est le nouveau Wes Welker ou Julian Edelman du pauvre pour Tom Brady, et le rookie Tyler Johnson, qui se montre parfois.
A ce casting impressionnant, on peut ajouter de la qualité au poste de tight-end. Rob Gronkowski est sorti de sa retraite pour rejouer avec son ami Brady. Lui non plus n’est plus le grand Gronk, mais sa puissance fait encore mal. Il a terminé la saison avec 623 yards et 7 touchdowns. La deuxième option est Cameron Brate, qui n’est pas sexy mais qui est capable de sortir des bons matchs. Il est notamment assez présent depuis le début des playoffs (149 yards, 1 TD).
Ligne offensive
Pour permettre à son QB de 43 ans d’être performant, il faut le protéger. Pour s’assurer que Brady soit mis sous pression le moins possible, les Bucs ont décidé d’investir leur 1er choix de la Draft 2020 sur un Tackle Offensif. Tristan Wirfs a immédiatement débuté sur le côté droit de la ligne et il a été excellent toute la saison. A l’intérieur, Ali Marpet a été l’un des meilleurs Guard de NFL. Globalement, la ligne offensive de Tampa a été très solide durant toute l’année, et termine avec le quatrième plus faible nombre de sacks concédés.
Ligne défensive et Edge
Le front-seven est l’une des forces de cette équipe, avec des joueurs capables de contrer le jeu au sol et de mettre la pression sur les Quarterbacks adverses. Au milieu de la ligne, Ndamukong Suh est le premier rempart de la meilleure défense de NFL au sol. Et le retour récent de l’excellent Vita Vea apporte encore plus de masse.
Sur les côtés, le duo Jason Pierre-Paul / Shaquil Barrett fait des dégâts. JPP a été le pass-rusher le plus efficace des Bucs cette saison (9.5 sacks), et il a terminé Pro Bowler. Leader de NFL en sacks en 2019, Barrett a été un peu moins dominant, mais il a encore apporté un grand nombre de pressions. Lors de la finale de conférence, les deux défenseurs ont signé 5 sacks, 3 pour Barrett, 2 pour JPP. La pourtant très bonne ligne offensive de Green Bay n’a pas tenu.
Linebackers
Avec Lavonte David et Devin White, les Buccaneers possèdent un duo virevoltant et intense. Le jeune White est capable de mettre le chaos par ses plaquages ou par ses blitzs, tandis que David est l’un des meilleurs LB de la ligue en couverture. Lorsque le premier tente d’annihiler une course ou essaie de mettre la pression sur le QB, le second s’occupe de bloquer les routes des tight-ends.
Lignes secondaires
Souvent le point faible de cette défense, les jeunes lignes secondaires ont également montré de très belles choses, notamment en playoffs. Carlton Davis a ainsi prouvé qu’il pouvait limiter l’impact des meilleurs receveurs de NFL, et Sean Murphy-Bunting se montre opportuniste avec 3 interceptions en 3 matchs de playoffs. Le bon travail du front-seven aide évidemment les jeunes cornerbacks.
Aux poste de Safeties, les titulaires sont bons, mais la profondeur laisse à désirer. Cela s’est vu lorsque Antoine Winfield et Jordan Whitehead étaient tous les deux blessés face aux Packers. Le rookie (Winfield) s’est très vite intégré dans cette défense, et il a été souvent bon. Il pourrait être sur le podium dans les votes pour le trophée de meilleur rookie défensif.
Clés du match
Limiter les gros gains
Avec Travis Kelce, Mecole Hardman et surtout Tyreek Hill, les Chiefs peuvent frapper à tout moment et marquer des longs touchdowns. La défense des Bucs devra éviter ce type d’actions, et elle l’a bien fait durant la saison. Seules 3 équipes ont alloué moins d’actions de plus de 20 yards que Tampa.
Gagner la bataille des pertes de balles
Cette saison, les Bucs ont fait partie des équipes qui ont forcé le plus de pertes de balles. Cela s’est confirmé en playoffs. Face aux Saints, la défense de Tampa a forcé 4 pertes de balle, qui ont conduit à 3 touchdowns. Puis en finale de conférence contre Green Bay, 2 ballons ont été récupérés.
Mais attention car Kansas City est une équipe qui commet peu de pertes de balle. Cela signifie que l’attaque des Buccaneers devra éviter de rendre la balle. Si Tom Brady lance 3 interceptions comme face aux Packers, il donnera des munitions à Patrick Mahomes.
Être efficace
Si les Bucs ont des opportunités, comme des récupérations de balles ou des possessions en redzone, il faudra absolument capitaliser et marquer des points et idéalement des touchdowns. Kansas City n’a pas peur de courir au score et cette équipe punit ses adversaires quand ils manquent d’efficacité ou lorsqu’ils se montrent trop frileux. Tampa Bay doit donc profiter du fait que les Chiefs ont l’une des moins bonnes défenses en redzone de la ligue.
Protéger Tom Brady
Brady n’a jamais été un quarterback mobile, et à 43 ans, on ne va pas le voir sortir de sa poche souvent. Il est donc crucial de le protéger. L’histoire a montré qu’il avait (logiquement) du mal lorsqu’il était mis sous pression régulièrement. La ligne offensive de Tampa doit éviter que cela arrive, ce qu’elle a réussi à faire lors de la majorité de la saison.
Contrôler le chronomètre
Pour éviter de prendre des points, il peut être intéressant de laisser l’attaque adverse sur la touche. Les Bucs peuvent tenter de contrôler le temps de possession sur ce match, en exploitant les faiblesses de la défense de Kansas City au sol. Il ne serait donc pas étonnant de voir Leonard Fournette et/ou Ronald Jones être souvent utilisés pour tenter d’installer le jeu de courses.
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