Superbowl LII – Les Patriots remportent leur 6ème titre au terme d’un match défensif
On a beaucoup parlé du précédent duel entre les Patriots et les Rams lors du Superbowl 36 avant la rencontre, et il faut bien avouer que la finale de cette année nous a offert des similitudes. Comme il y a 17 ans, Bill Belichick et la défense de New England ont réussi à contrer l’une des meilleures attaques de NFL, pour remporter le titre. En 2002, les Pats s’offraient leur premier trophée Lombardi. En 2019, Tom Brady a du changer de main pour y passer une 6ème bague.
New England Patriots 13 – Los Angeles Rams 3
| Q1 | Q2 | Q3 | Q4 | Score Final |
New England Patriots | 0 | 3 | 0 | 10 | 13 |
Los Angeles Rams | 0 | 0 | 3 | 0 | 3 |
Le plan de jeu défensif parfait des Patriots
Avec une opposition entre deux des meilleures attaques de la ligue cette saison, tout le monde s’attendait à une finale animée et à beaucoup de points. Sur les traces du Superbowl précédent, remporté 41-33 par les Eagles et avec un seul punt sur l’ensemble de la rencontre. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu… Avec seulement 6 points inscrits sur les 3 premiers quart-temps et 14 punts au total, ce Superbowl a été l’un des plus fermés de l’histoire.
On le sait, Bill Belichick est un génie, et lorsqu’il a deux semaines pour préparer un match, il arrive en général avec un équipe très bien préparée et capable de répondre à n’importe quel challenge. Une nouvelle fois, le coach des Pats a montré qu’il savait mieux que quiconque aborder chaque match clé avec le plan de jeu adapté. En l’espace de deux semaines, il a ainsi su gagner une bataille offensive face aux Chiefs (37-31) puis dominer les Rams dans un duel de défenses.
Pour commencer, Belichick s’est inspiré des équipes qui avaient causées des problèmes aux Rams lors de la saison régulière. Il s’est ainsi appuyé sur deux matchs, celui de Chicago où les Bears avaient mis une pression constante sur Jared Goff tout en étant créatifs en couverture (victoire 15-6, 5 interceptions), et celui des Lions lors duquel Matt Patricia (ancien coordinateur défensif des Pats) avait bien contenu le jeu extérieur (courses et RPO) malgré la défaite. Lors de ce Superbowl, Bill Belichick et Brian Flores (qui appelait les actions) ont envoyé des blitzs à répétition et depuis toutes les positions (linebackers, safety…). Il y avait régulièrement 5 ou 6 joueurs sur la ligne, ce qui a compliqué la vie de la ligne offensive des Rams et de Jared Goff. Le QB prend 4 sacks et 12 coups au total. C’est d’ailleurs sur un blitz du safety Duron Harmon que Jared Goff force la passe qui est interceptée par Stephon Gilmore. Les Patriots ont ensuite varié leurs couvertures, jouant notamment plus souvent en zone que d’habitude.
Au final, chaque ligne à fait son boulot, pour sortir l’une des performances défensives les plus abouties de l’histoire du Superbowl. La ligne défensive a été ultra solide et n’a rien laissé à Todd Gurley (35 yards) et C.J Anderson (22 yards). Les linebackers complets ont fait un peu de tout, en contrant le jeu au sol, en restant en couverture ou en allant mettre la pression sur des blitzs. Et les lignes secondaires ont été très sérieuses et toujours bien placées. Au final, les Rams ne marquent que 3 petits points et ne gagnent que 260 yards, alors qu’ils affichaient 32.9 points par match et plus de 421 yards par match durant la saison régulière.
Tom Brady gêné mais finalement décisif. Julian Edelman brille.
Les Patriots ont remporté la bataille défensive mais il faut donner du crédit à la défense des Rams, qui a également été remarquable. Vieux briscard de la NFL, Wade Phillips avait lui aussi préparer un plan de jeu abouti, qui a fortement gêné Tom Brady. Et ce malgré le match discret d’Aaron Donald, bien contenu par l’excellente ligne offensive de New England. Le meilleur défenseur de la ligue ne touche qu’une fois Brady sur le match. Ndamukong Suh a lui aussi été peu en vue.
A l’image de ce qu’ont fait les Pats, les Rams ont varié les plaisir en couverture, prenant le quarterback de New England à revers dès le début de match avec une interception. Brady a ainsi livré l’un de ses matchs les plus compliqués sur un Superbowl (21/35, 262 yards), avec des mauvaises décisions et des passes manquées. Mais le plus grand QB de l’histoire a su sortir le drive décisif dans le 4ème quart-temps.
Au final, les Pats ont su exploiter la seule réelle faiblesse des Rams dimanche, à savoir le jeu de passes intermédiaire. Grâce à des alignements bien pensés, avec notamment les RB ou un TE sur l’extérieur pour « occuper » un cornerback, ils ont pu avoir Julian Edelman ou Rob Gronkowski face à des linebackers. Les deux joueurs ont profité de cet avantage pour sortir des très beaux matchs. Gronk (6 réceptions, 87 yards) sort d’ailleurs ses deux meilleurs performances de la saison en finale de conférence puis au Superbowl. Sa réceptions de 29 yards juste avant le touchdown des Pats est l’une des actions de la nuit. En ce qui concerne Julian Edelman, il a continué sur la lancée de ses très bonnes playoffs. Omniprésent en première période, il termine le match avec 10 réceptions et 141 yards. 8 de ses 10 réceptions donnent des first downs à son équipe. Edelman s’offre ainsi un 6ème match à plus de 100 yards en playoffs, le même chiffre que Michael Irvin. Seul Jerry Rice a fait mieux, avec 8. Le receveur est récompensé par un trophée de MVP du Superbowl, qui est « mérité » pour son QB Tom Brady.
Un petit mot du jeu au sol pour terminer. Encore efficaces dans ce secteur, les Pats ont réussi à sceller leur victoire en fin de match après l’interception de Gilmore, grâce à plusieurs courses longues. Très en vue au cours des playoffs, Sony Michel termine leader avec 94 yards et le seul touchdown du match. Le rookie clôture ses premières playoffs avec 336 yards et 6 touchdowns.
Jared Goff et Sean McVay assument leurs responsabilités
A 33 ans, le coach des Rams est le plus jeune à avoir participé au Superbowl. Et on peut dire qu’il a appris avec cette défaite. Il l’a lui même avoué après le match, il a clairement été battu par Bill Belichick et par le coaching global des Patriots. McVay a ainsi déclaré qu’il n’a « jamais réussi à mettre l’attaque dans le rythme », que les Pats avaient « parfaitement préparé le match » et qu’il avait été « battu ». On ne va pas retirer tout le bon travail qui a été accomplit par McVay depuis qu’il a pris la tête des Rams il y a deux ans, mais il a pu voir l’écart qu’il y a avec l’un des plus grands coach de l’histoire sur cette finale.
Plus tard, son quarterback a également pris sa part de responsabilités après la défaite. Jared Goff a déclaré que ça faisait « d’autant plus mal que la défense a été excellente ». Il a ensuite ajouté, « c’est moi, nous, l’attaque. Je n’ai pas fait ce qu’il fallait. C’est pour moi, je suis celui qui doit mener cette attaque ». Goff n’a pas fait un match horrible (19/38, 229 yards), et a réussi à éviter les erreurs malgré une pression constante de la défense des Patriots. Jusqu’à cette passe forcée en fin de match qui résulte en interception et qui permet à New England de plier l’affaire.
Les chiffres et records du Superbowl LIII
- Cette finale est celle qui a vu le moins de points marqués de l’histoire (16). La précédente marque était de 21 points en 1973 entre Miami et Washington. De même il n’y a eu qu’un seul touchdown, le plus faible chiffre de l’histoire.
- Avec seulement 3 points, les Rams égalent le plus faible total de points marqués par une équipe au Superbowl. Les Dolphins avaient également marqués 3 points en 1972.
- Tom Brady est le plus vieux quarterback à gagner un Superbowl (41 ans). Il devient aussi le plus titré avec sa 6ème bague de champion.
- Ce 6ème titre pour les Patriots leur permet de rejoindre les Steelers au sommet de la NFL.
- Dans ce match marqué par les punts (14), Johnny Hekker a tout de même réussi à marquer l’histoire. Le punter des Rams réussi le plus long punt dans un Superbowl (65 yards).
Les stats du match
New England Patriots |
| Los Angeles Rams |
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Passing |
| Passing |
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Tom Brady | 21/35, 262 yards, 1 INT | Jared Goff | 19/38, 229 yards, 1 INT |
Rushing |
| Rushing |
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Sony Michel | 18 courses, 94 yards, 1 TD | Todd Gurley | 10 courses, 35 yards |
Receiving |
| Receiving |
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Julian Edelman | 10 réceptions, 141 yards | Brandin Cooks | 8 réceptions, 120 yards |